Je suis au grand regret de vous annoncer que cette assertion d’une grande banalité se vérifie tous les jours au sein de mon entreprise. “On n’a rien sans rien” en est une autre, “on récolte ce que l’on sème”, etc, etc.
Cela fait donc 10 ans que je répète à mes équipes, et surtout à mes commerciaux que “le dur labeur paye toujours”. Il faut un courage énorme aux business developers de SSL247 pour affronter leurs journées qui se résument à un très grand nombre de défaites et à peu de victoires, à des portes closes, à des téléphones qui ne décrochent pas, à des “non, il est en réunion”, à des “laissez moi un email il vous recontactera”. Il faut un très grand nombre de contacts pour closer une vente. C’est comme ça, ça ne change pas vraiment; malgré le social selling, linkedIn, les sites web, twitter, FaceBook, les blogs et tout ce que j’entends dire par les jeunes loups qui rejoignent nos rangs chaque jour. L’appel téléphonique, ou plus généralement l’échange d’humain à humain, reste la meilleure des portes d’entrée avec un prospect. Les plus belles ventes chez SSL247 se font après de vrais contacts téléphoniques suivis d’une rencontre entre être humains.
Au tout début de l’aventure SSL247, j’ai commencé évidemment comme business developer. Je connais donc la difficulté du métier et la ténacité qu’il faut avoir pour convaincre un prospect de nous faire confiance. A mes débuts, pas de salesforce, pas de brochures, pas de PDF, pas de blogs, pas d’adresse de bureaux physiques (a part notre cuisine). J’utilisais des cartes pré-payées avec des codes à 10 chiffres à effectuer sur mon téléphone avant chaque appel vers l’étranger, je remplissais mes fichiers excel de prospection, et je mangeais des refus, des refus et encore des refus, et puis enfin un OUI. Je créais ma facture sur word, l’envoyais au client, et on repartait, 2 OUI, puis d’autres refus, puis un gros OUI, etc… Les premières commandes tombent, elles donnent de l’élan, et on s’accroche à ces réussites pour oublier tous les petits échecs. Puis un jour on gère un portefeuille de grands comptes que nous connaissons sur le bout des doigts, et les efforts fournis pendant les premiers mois nous permettent de discuter des gros projets d’avenir avec les clients, et d’avoir un rythme de travail un peu différent et sans doute moins stressant.
Il est désormais primordial pour mes managers et moi-même de donner tout le support possible aux collaborateurs qui se donnent corps et âmes pour leur métier. 2 jeunes collaboratrices ayant commencé ensemble chez nous au poste de bizdev sont un très bel exemple de ce principe. Elles n’ont jamais abandonné, leur tache était pourtant difficile mais elles se sont tirées vers le haut, et leurs managers les ont supportées, poussées, rassurées. Elles occupent toujours toutes les 2 un poste de bizdev avec de très belles réussites, des grands comptes débusqués, de superbes projets, et une crédibilité face aux prospects qui ne fait plus aucun doute. Elles n’auraient sans doute pas pu atteindre ce niveau si nous les avions lâchées dans les moments plus difficiles où les ventes ne tombaient pas alors que leur implication était complète. Nombreuses sont nos recrues qui ont cédé pendant ces moments de doute à la pression des appels des recruteurs en tout genre. Cela semble plus facile d’accepter des salaires de base plus attrayants pour des roles de preneurs de commandes, même si les bonus sont loin d’être excitants et que les possibilité d’évolution sont quasi-nulles. Je comprends ce choix parfois que je trouve très (trop) à court terme de la part de nos anciens salariés. J’ai aussi l’impression que les collaborateurs qui ont la résilience nécéssaire pour rester chez nous après des premiers mois de travail acharné, s’y retrouve largement tant en reconnaissance dans leur travail, avec les clients, mais aussi en interne et évidemment financièrement. J’en tiens pour preuve notre turnover qui, s’il existe sur la 1ere année des salariés, est proche de 0 dans les années suivantes…
Il ne faut rien lacher, tenir bon, être courageux. C’est le 1er conseil que je donnerais donc aux juniors dans des rôles de vente qui se donnent à fond et peuvent parfois se décourager. Ayez bien en tête: le dur labeur paye toujours..